Un peu d’histoire…

À quelques kilomètres de Nantes, dans la commune d’Orvault, tout le monde connaît le Bois Raguenet. Mais qui aurait pu penser que la vie au Bois Raguenet existe depuis le néolithique (- 5000 avant Jésus-Christ). En effet, on a pu retrouver trois hâches de pierre datant de cette époque à proximité du parc. Mais ce n’est qu’à partir de 1478, que l’on recense les premiers propriétaires. Au fil des années, plusieurs bâtisses ont été construites, tels que le château, la ferme Poisson, la chapelle, la salle cultuelle, le four à pain, les lavoirs, les fontaines et d’autres encore. Ces constructions ont naturellement contribué à la notoriété du Bois.

Le château du Bois Raguenet

logoLe château a été construit en 1856 par la famille Magnier de Maisonneuve en style néo-gothique. Il était situé dans le parc face à l’étang, possédait des tourelles d’angles (cf photo) et sa pierre de base était le tuffeau. La famille Magnier de Maisonneuve était propriétaire du Bois Raguenet et du château. Cette famille, résidant à Paris, pouvait louer ce château, dont les locataires se sont succédés. On peut retenir que de 1937 à 1950, la famille Perchet puis, la famille Rivet, notaire à la Chapelle sur Erdre, louaient le château et en 1950, la famille Pilon de Loynes a signé un bail pour 20 ans renouvelable. En 1970, Mr de Maisonneuve a voulu renouveler le bail, mais Mr et Mme Pilon de Loynes n’ont pas accepté. La justice a dû intervenir et, suite à une cassation de jugement, Mr de Maisonneuve a perdu ses droits et a donc décidé que le château ne serait plus habité. La famille Pilon de Loynes a donc occupé le château jusqu’en 1972. En 1974, ce manoir a servi de bureau d’accueil pour le lotissement.

 

logoDès le début de la construction du lotissement, les habitants du Bois Raguenet deviennent propriétaires du parc et du château. Mais, au fil des années, le château se dégrade et une rénovation semble nécessaire. Ceci étant trop coûteux pour les habitants, ils décident de le détruire et conserver le parc, plutôt que de laisser la mairie s’en approprier et le transformer en centre socio-éducatif. L’enquête publique de 1979 a en effet révélé que peu de personnes étaient favorables à la réutilisation du château. Après de longues concertations, aucune vente n’a pu s’effectuer au profit de la Fédération d’associations du quartier ou à celui de la commune. Plus rien ne s’opposait à la démolition du château. En mars 1983, le permis de démolir a été demandé et, le 16 Juin de la même année, il a été accordé par le Préfet. Le 5 Juin 1984, les habitants du Bois Raguenet ont assisté à la destruction d’un patrimoine qui restera gravé dans les mémoires. De nos jours, chaque habitant possède une quote part de ce parc et de l’étang, le tout faisant un peu plus de 4,5 hectares.

Histoire d’une démolitionlogo

 

Le Jeudi de l’Ascension précédant la démolition du château, un homme convoitant une boule de verre située au fétage d’une tourelle du château décida de la récupérer. Malheureusement, au cours de son ascension, il perdit l’équilibre et chuta mortellement.

La Ferme Poisson

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Cette demeure date du XVIIIème siècle. Elle sera habitée pendant quelques années par les propriétaires du futur château, en attendant la construction de celui-ci. Au début du siècle, certains disaient qu’elle avait été occupée par une communauté de moines et qu’une partie du jardin servait de cimetière. Pour être sûr de cette affirmation, des fouilles seraient nécessaires. Par la suite, cette vieille demeure avec son escalier intérieur en bois sculpté, sa cheminée en tufeau ainsi que son sol dallé de carrés de briques, fût transformée en ferme.  L’une des façades de cette ferme s’ouvrait sur une cour donnant sur les remises, les écuries et la porcherie, l’autre donnait sur le parc. L’activité principale de cette ferme était la production laitière vendue ensuite dans le centre ville.

Pendant la Révolution, le vicaire Julien David, agressé dans le presbytère du Bourg, s’est réfugié au Bois Raguenet où Les Proudouin l’ont caché. Mais, suite à une trahison, ces deux habitants ont été exécutés et la vieille demeure pillée.

Après la déroute des révoltés sur les rives du Cens, le vicaire Julien David revint à Orvault. Mais la région était parcourue par des bandes de rebelles, « des chouans » qui vivaient dans le pays et se manifestaient par des exécutions sauvages. Ainsi, Julien David informe les représentants du peuple que le 2 Février 1795, soixante scélérats sont entrés dans la maison du Bois Raguenet armés de fusils, sabres et pistolets, ont pris le citoyen Proudouin et sa femme, les ont menés dans le jardin de la maison et les ont fusillés, ensuite ils pillèrent et volèrent tout ce qu’ils purent trouver.

 

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La famille Magnier de Maisonneuve, propriétaire jusqu’à la construction du lotissement, ont eu différents locataires : Les familles Deniaud, Pageot puis la famille Poisson qui déménagea en 1972. Cette ferme qui garde encore de nos jours une certaine allure, a été transformée, quelques années plus tard, en centre socio-culturel. Ce centre porte d’ailleurs le nom du dernier locataire : la Ferme Poisson.

La chapelle du Bois Raguenet

La chapelle du Bois Raguenet, qu’il ne faut pas confondre avec l’actuelle salle cultuelle, se situait entre l’ancien château et la maison du jardinier. Cette chapelle comptait parmi les douze recensées à Orvault, mais les archives ne vous disent pas ni quand ni par qui elle fût construite. Il y a quarante ans, le locataire du château de cette époque, Mr René RIVET, venait l’entretenir régulièrement. Pendant les guerres de 14 et de 40, les habitants de ce petit village, s’y rassemblaient tous les soirs pour prier. Tous les ans, ils s’y réunissaient à la tombée du jour, pour y faire ensemble, leur mois de Marie. Autrement, les plus fervents s’y retrouvaient pour y réciter leur chapelet et leur prière du soir. Sous Mr. RIVET, cette chapelle a connu de grands jours. Pendant quelques années, le premier Vendredi du mois était fêté avec la messe dite par un capucin de Nantes. Au fil des années, la chapelle a commencé à tomber en ruine, la croix en pierre située sur le toit devenait dangereuse, elle a donc été déposée à l’intérieur de la salle cultuelle. De cette chapelle longtemps restée en attente de restauration, il n’en reste rien mis à part quelques gravats de pierres et d’ardoises. En effet, pendant quelques années, il a été question de la rénover mais, ceci sans résultat, son état s’est empiré. En 1994, la Fédération du Bois Raguenet a donc pris la décision de faire abattre les murs devenus trop dangereux pour les enfants du quartier qui utilisaient cette ruine comme cabane.

Salle cultuelle

L’actuelle salle appelée Chapelle Saint-René, était autrefois un bâtiment à usage agricole. Les deux piliers qui ont été conservés, supportaient la toiture d’un hangar où étaient rangées les charrettes du propriétaire de la Ferme Poisson. Dans le prolongement de ce bâtiment, se trouvait la grange de la ferme de Mr. CLOUET.

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Le four à pain

Au Bois Raguenet, les habitants disposaient d’un four à pain collectif. Ce four était très bien conçu. En effet, avant d’arriver au four, il y avait deux bancs pour permettre aux gens de discuter pendant la cuisson du pain.
Ce four a été sauvegardé et se situe toujours près de la petite mare en face de l’école. Etant donné que ce patrimoine se trouve dans le jardin d’un propriétaire, il est impossible d’obtenir plus d’informations. On peut juste dire qu’il a été recouvert d’ardoises et qu’il est resté en service jusqu’en 1975.

Les lavoirs

En bas du parc se dresse l’étang du Bois Raguenet. Cet étang d’environ 37 ares à la particularité d’être agrémenté d’un simple lavoir comme la ville en a tant connu. Ce lavoir est de même époque que celle du château (1856), il servait aux habitants des fermes et du château. En 1994, la Fédération du Bois Raguenet a décidé de procéder au nettoyage de l’étang, en effet ce dernier remontait à 140 ans.

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Les fontaines

logologoEn se baladant dans le Bois Raguenet, notre regard est porté sur deux fontaines construites chacune à deux époques différentes. En effet, celle située à proximité de l’étang et en contre bas de l’ex-chemin de la fontaine actuelle, avenue du Couchant, date de la construction du château (1856). Seuls, les gens du château y venaient pour s’approvisionner en eau fraîche et potable. Hélas, pendant la viabilisation des terrains, la source a dû être coupée (photo de gauche). L’autre fontaine est plus récente, sa construction date du début du lotissement du Bois Raguenet (photo de droite).

 Divers

Deux autres fermes faisaient face à l’actuel centre socio-culturel, première construction du Bois Raguenet, mais compte tenu des projets de constructions, ces exploitants ont du arrêter leur activité : Mr Aubry en 1968 et Mr Clouet en 1979.

C’est à cette époque (1972), que le promoteur Mr Gougenheim, commença la viabilisation. Le château construit en 1856, servira de bureau d’accueil pour les futurs habitants, ceci dès 1974. Les nouvelles habitations vont se succéder, mais notons tout de même que les quatre premières, datant de 1973, situées dans la rue de l’Aire aux Grains sont différentes des autres. Néanmoins, dans ce petit bois, qui a connu de vives transformations, coule toujours son petit ruisseau du Bois Raguenet qui rejoint celui de la Jallière au creux de la vallée du petit moulin appelé la Planche au Jau. Enfin, dès 1979, les enfants du Bois Raguenet ont connu les petits sentiers boueux pour se rendre à l’école qui s’est ouverte en septembre 1979. Ce n’est qu’à cette période, que les commerces et le gymnase se sont construits.

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Plan du Bois Raguenet

Le Bois Raguenet en 1839 Le Bois Raguenet de nos jours
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Avant 1972, l’entrée du Bois Raguenet, aujourd’hui marquée par un rond-point, nous amenait à un chemin très cahoteux appelé le petit chemin de la Fontaine, qui doit son nom à la fontaine située en contre bas de cette rue et à proximité de l’étang. Tout en longeant cette voie principale, les habitants arrivaient au cœur même du village où se trouvaient les maisons d’habitations, les bâtiments agricoles, le four à pain et autres bâtisses. Les gens pouvaient accéder à ces propriétés par l’avenue du Bois Raguenet, aujourd’hui appelée Chemin des Mâtines.